Un “air de” Torero 2005, Fête votive du village de San Matéo de Quilcate,
Province de Cajamarca, Pérou.
Le 25 septembre 2005.

Pour la galerie : Clic ! sur l’image

 

Il existe un livre chez blurb

 

 

 

 

 

 

Un “air de” Torero 2008, Fête votive du village de San Matéo de Quilcate,
Province de Cajamarca, Pérou.
Le 25 septembre 2008.

Pour la galerie : Clic ! sur l’image

 

Il existe un livre chez blurb

 

 

 

 

 

 

 

Un “air de” Torero 2014, Fête votive du village de San Matéo de Quilcate,
Province de Cajamarca, Pérou.
le 25 septembre 2014.

Pour la galerie : Clic ! sur l’image

 

Il existe un livre chez blurb

 

 

 

 

 

PÉROU 2005

Dans le Voyage, les découvertes sont souvent les fruits des circonstances.

Nous avions décidé de partir vers le Sud, rejoindre Ayacucho pour boire une bière à notre rencontre plus de quarante années auparavant. Lorsque les hasards des rencontres d’étudiants créent des amitiés sur deux continents séparés par un océan, il faut profiter des retrouvailles pour vivre de nouvelles aventures.

Une « Huelga » (une grève avec « coupeurs de route », souvent très dure au Pérou) nous interdit le Sud, mais, basta, un bus part le soir même pour Cajamarca, 1 500 km au Nord.
Vale… al Norte.

 

Mais pourquoi Carlos qui aime les grosses voitures a donc choisi ce matin-là un Tico-Tico, une de ces voitures coréennes microscopique qui tombent en poussière ? Je ne pose pas de question en voyage,  je regarde et m’imprègne.
Va pour le Tico-Tico.

 

À Cajamarca à 3 500 m d’altitude voyager recroquevillés dans une coquille d’escargot laisse le temps de discuter avec le chauffeur. L’inviter à déjeuner lui paraît déjà plus incongru. 
Nous apprenons ainsi qu’il est étudiant et chauffeur de taxi en mercenaire pour survivre. Originaire du village de San Mateo de Quilcate à cinq d’heures de voiture s’il n’y a pas de panne.
Et justement demain est jour de la fête votive, et surtout la journée de la corrida de toros.
Eduar Chuquiliri n’ira pas car il est chauffeur de taxi.

« Mais ton taxi est libre demain ? »
« Oui, je travaille, je loue la voiture de huit heures à dix-huit heures »
« Tu peux nous emmener ? »
« Oui, où voulez-vous aller ? »
« Ben dans ton village pardi, à la corrida de toros ! »
« … … … »
« Tu iras discuter pour avoir la voiture de six heures à minuit ! »

Eduar n’en revenait pas « Quels sont ces deux voyageurs cinglés ? »
« Et si la voiture ne tient pas ? »
« On la réparera ! »

Le lendemain, encore nuit, nous voila tassés dans sa guimbarde avec un de ses cousins en sus. La mine d’or de Yanacocha, des cols à 4 500 m et une descente qui n’en fini pas vers une pampa à ichu.
Quilcate est une des zones de production laitière et d’élevage bovin et ovin.

 

Nous sommes dans un voyage dans le temps tel que pouvait l’être l’Espagne du XIX° siècle.
Cajamarca, première région conquise à l’arrivée des Espagnoles. Un génocide en ne gardant que les femmes, une mine d’or qui déplace les populations, des indiens d’Amazonie qui viennent comme main-d’œuvre. Une pleine transformation d’une zone reculée pendant plusieurs siècles tant l’accès y est difficile. Une tradition bien vivace où chacun tient son rôle.

Nous nous sommes retrouvés projetés dans le temps, une fête de village où les jeunes font les beaux devants les toros, quitte à se faire peur et à partager des « costumes de lumière fanée ».
Avec la vedette locale qui veut faire sa vie autour du toro : Aldo Ramos, qui va devenir un autre ami.
Aldo Ramos Marreros, Aldo de los Ramos, qui se faisait nommer Ronny de la Puente California…
Il torée toujours, Aldo, avec lui je découvrirai de l’intérieur les fortunes et infortunes de l’afficion de la sierra péruvienne où les rêves sont bien plus vivants que le réel.
Même si parfois la politique s’en mêle et si les élections, dans lesquelles la mine d’or est très présente, font que celui qui veut se faire élire offrira un « cartel internacional » au village pour la corrida de 2014.
Mais le Torero du Village sera celui qui en tirera les honneurs.

 

Je vous laisse découvrir une « afficion » véritable où le Toro est Roi, même si on le mange à la fin.
Vous verrez aussi l’irrévocable transformation d’une culture rurale.
En une dizaine d’années, et pour moi trois voyages, les attitudes, les relations changent énormément.
Au retour à Cajamarca, la Nature s’est ébrouée et un tremblor à provisoirement suspendu la dégustation d’un poulet.
L’Homme n’est rien qu’un mammifère.

 

J’y retourne, Vous venez ?

 

À mes Amis,
Aldo Ramos Marreros, Eduar Chuquiliri, Walter Chuquilin, Alex Mendoza, Jaime Navea…
Et aux Habitants de San Mateo de Quilcate.